Organisation du travail Des exploitations viables, des éleveurs libérés
Le groupage des vêlages sur une période courte de 3 à 4 mois est une solution parmi d’autres qui répond aux préoccupations des éleveurs laitiers autour du travail. En Bretagne les vêlages ont généralement lieu tout au long de l’année. Seize éleveurs laitiers bretons ayant choisi de regrouper les vêlages ont été suivis pendant trois ans par le réseau d’élevage. Résultats.
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« Cette analyse technico-économique a surtout démontré que les conduites qui arrêtent les vêlages délibérément – sur une période allant de 5 à 9 mois – ne pénalisent pas la performance économique des exploitations. » (© Terre-net Média) |
Les résultats enregistrés pendant les trois campagnes ont montré des résultats de reproduction variable d’un élevage à l’autre ainsi qu’un taux de réforme maîtrisé. Mais cette analyse technico-économique a surtout démontré que les conduites qui arrêtent les vêlages délibérément – sur une période allant de 5 à 9 mois – ne pénalisent pas la performance économique des exploitations.
Une mise à la reproduction rapide
Dans le détail, la part de vaches fécondées est proche de la moyenne bretonne comme l’indique le tableau 1. Par contre, on peut noter l’intervalle vêlage/insémination fécondante moyen des 16 exploitations de moins de 13 mois. Cette performance est rendue possible par une mise à la reproduction plus rapide (moins de 80 j) et un taux de vaches à plus de 3 inséminations artificielles (IA) plus faible que la moyenne régionale.
Meilleur taux de réussite en 1er IA
En moyenne, le taux de réussite en 1er IA est meilleur dans ces stratégies par rapport à la moyenne bretonne, « mais très variable selon les élevages, variant de 33 à 70 % » précisait Guylaine Trou à l’occasion des 16e Journées Rencontres Recherche Ruminants à Paris en décembre dernier.
On observe également un gradient entre le temps de la période des vêlages et l’intervalle V/If : « cet intervalle est de moins de 100 jours pour les élevages ayant la période de vêlage la plus courte, contre 100 à 120 jours pour les autres ».
Taux de réforme maîtrisé
L’analyse des enregistrements montre également que le taux de réforme est en moyenne de 32 % quelle que soit la stratégie choisie, comparable à la moyenne bretonne. « La part de réforme due à des problèmes de reproduction est significativement plus élevée chez les éleveurs cherchant une période de vêlage de 4 à 5 mois par rapport à ceux visant au contraire une période sans vêlage d’au moins 5 mois. »
Au niveau économique, si des tendances émergent, le faible nombre d’élevages suivis ne permet pas de conclure à des différences selon la saison ou l’intensité du groupage des vêlages.
Réduction du temps d’astreinte
La grande information de cette étude se trouve ailleurs : dans les temps d’astreinte plus faibles que les références issues du réseau d’élevages de Bretagne (tableaux 2 & 3), « avec une tendance plus ou moins forte selon la stratégie de répartition des vêlages ». Cette hétérogénéité trouve sa source dans la saisonnalité des travaux : ainsi, en été et en vêlage d’automne, l’astreinte est réduite à son minimum (traite, alimentation).
Autrement, dans la moitié des élevages, le réseau d’élevages a pu constater que des solutions de simplification du travail avaient été mises en place : ration complète pour les vaches, lait fermenté pour les veaux, fermeture de la salle de traite et/ou mono-traite.
L’étude montre également que 85 % des éleveurs interrogés déclarent avoir des horaires réguliers et prendre du temps libre dans la semaine. 70 % d’entres eux rappellent « la difficulté des tâches liées aux veaux et aux vêlages », mais cette difficulté est acceptée car « limitée dans le temps » et plutôt bien vécue : les périodes de pointe sont bien maîtrisée pour l’ensemble des éleveurs, et 74 % d’entre eux affirment même « bien les vivre ».
Pour aller plus loin : www.inst-elevage.asso.fr.
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